Visite du grand aquarium de Saint Malo.

Un aquarium organisé en espaces spécifiques: abysses, mers froides, Atlantique, Méditerranée, tropicale et mangrove. Des bassins tactiles sont également présents à l'extérieur et l'aquarium propose 2 attractions: l'abyssal descender et le Nautibus. La première simule une descente dans les abysses à la découverte de la faune et flore des profondeurs en images de synthèse. L'ambiance est à la fois un peu angoissante (on se fait attaquer à la fin par une pieuvre géante) mais aussi fascinante avec ces êtres vivants bioluminescents. La deuxième attraction nous embarque dans un module dans lequel on s'immerge pour découvrir un monde sous-marin un peu sombre et énigmatique. Cette fois-ci il ne s'agit pas d'images de synthèse mais bien de vrais êtres vivants qu'on observe comme si nous étions installés dans un mini sous-marin. L'expérience est intéressante mais ce qui m'a le plus questionné c'est l'aspect technique, les coulisses des ces modules semi immergés. C'est apparemment la seule attraction de ce genre dans un aquarium en France.


Les espèces découvertes et qui sont fascinantes:

  • la limule: c'est un poisson très énigmatique, véritable fossile vivant.
  • le poisson archer: il est capable de lancer un jet d'eau sur ses proies aériennes (insectes) afin de les faire tomber dans l'eau pour les manger. Très malin!
  • le poisson pomme de pin: il brille grâce à une poche contenant des bactéries sous ses yeux.

J'ai appris que le sang de certains animaux marins est bleu car il contient du cuivre. C'est le cas de la limule.


Une partie est consacrée aux algues.

On y apprend tout ce qu'il est possible de faire avec ces végétaux: des chaussures, de l'engrais naturel, des compléments alimentaires pour les animaux et les humains (spiruline), du combustible, du biocarburant, des matériaux plastiques, des bitumes biologiques à base de résidus de microalgues, des médicaments pour éviter la décalcification, des gélifiants, des cosmétiques...Des projets d'éclairage public à base d'algues bioluminescentes ou encore des pièges à CO2 grâce à des algues vivant dans les murs des maisons sont actuellement à l'étude.


Certaines situations m'ont fait de la peine pour les animaux enfermés dans ces aquariums: des poissons qui tournent en rond pendant des heures, d'autres prostrés. J'ai noté aussi le cas très concret des apogons. J'ai eu la chance d'observer ces poissons à plusieurs reprises en plongée bouteille et en palmes-masque-tuba. J'avais remarqué qu'ils étaient toujours visibles dans des cavités, plutôt sombres. C'est leur milieu de vie privilégié. Ici de pauvres apogons nagent dans un aquarium sans possibilité de se mettre dans l'obscurité comme ils aiment le faire. Leur aquarium est inadapté. De plus, dans leur milieu naturel ils ont deux jolies lignes blanches très caractéristiques sur leurs yeux. Ici ces lignes sont à peine visibles. Ca donne le sentiment de poissons malheureux et pas en super forme... Toujours cet éternel dilemme entre la sensibilisation du public et le bien être animal.

Cela renvoi également à une interrogation que j'ai depuis que je visite des aquariums avec des bassins tactiles (c'est le deuxième depuis mon roadtrip, le premier était à ESTRAN Cité de la mer à Dieppe): toute la journée des poissons se font "caresser" par des humains. Pas sûre que ça plaise aux animaux et qu'ils perçoivent ça comme une caresse...