Visite de Nausicaa le plus grand aquarium d'Europe. Pratiquement une journée entière passée dans cet immense espace dédié à la mer!

Le visiteur est invité à suivre plusieurs parcours autour d'un immense bassin (60m x 30m x 8m) et d'autres plus petits aquariums; J'y ai découvert des espèces assez incroyables: le surprenant poisson revenant qui vit dans les abysses, l'élégant corail Iridogorgia, l'anguleux musso panache, l'étonnante cassiopée de Mangrove qui vit la tête à l'envers!

Le milieu marin a l'incroyable faculté à changer nos perceptions; les animaux et végétaux qui y vivent ainsi que leurs comportements sont parfois tellement étonnants que les certitudes que nous avons sur terre sont bouleversées en mer. Nombreuses espèces animales changent par exemple de sexe au cours de leur vie en fonction des besoins. Ou encore la photosynthèse qu'on pensait possible uniquement en présence de lumière du soleil se réalise dans les abysses: ce sont des bactéries qui effectuent des réactions chimiques comparables à la photosynthèse.

J'ai également découvert le nom de l'ambassadeur français pour les océans: Serge Segura.

L'aquarium soulève aussi les problématiques auxquelles les mers et océans sont malheureusement soumis: le changement climatique qui entraîne une élévation du niveau de la mer et oblige les habitants des côtes (notamment ceux des îles) à se déplacer, la salinisation de l'eau douce des nappes phréatiques, l'érosion côtière, l'exploitation des ressources, l'extinction de la biodiversité. Pourtant 1.7 à 2.3 millions d'espèces marines sont encore à découvrir...

Il met en lumière certaines absurdités. Je pense à l'exemple des îles artificielles à Dubaï ou à Doha.

Des panneaux font un zoom sur le droit de la mer. J'aime l'idée que la haute mer n'appartienne à personne. Aucun Etat n'en est propriétaire. Mais ça laisse aussi la place aux abus et au fait que les humains s'autorisent à faire tout et n'importe quoi...

Nausicaa vente le mérite des récifs artificiels. Le principe est d'immerger une structure artificielle afin de créer, restaurer ou protéger un écosystème. Par exemple: on coule des épaves, on immerge des pneus (ça été le cas notamment dans les Alpes Maritimes), on dispose des structures en fer pour replanter des coraux...Mon stage théorique chez Ocean Quest m'a permis d'avoir une autre vision de ces récifs artificiels. Pour cette association, ces récifs sont polluants: ils rejettent des substances toxiques dans la mer, ne sont pas toujours colonisés par les espèces animales et végétales ce qui a pour effet de polluer visuellement le milieu. ESTRAN cité de la mer à Dieppe aborde également les récifs artificiels comme une solution d'avenir. Je n'en suis pas certaine...

Après la visite de cet immense aquarium j'ai un sentiment de consommation de la nature assez mitigé : que restera-t-il de ce que les visiteurs ont observé une fois rentrés à la maison? Est-ce que cela suffit à les sensibiliser? Et qu'en est-il du bien-être animal? J'ai pu observer des personnes allumant la lampe torche de leur téléphone portable pour montrer à leurs enfants "le poisson là-bas au fond caché dans ce trou", des photos prises avec flash malgré l'interdiction ou encore de nombreux enfants et adultes frappant les vitres pour attirer l'attention d'une espèce animale. Bien que ce type de lieu soit critiquable Nausicaa participe à de nombreux programmes de conservation. L'aquarium a également la faculté d'émerveiller et c'est selon moi l'un des premiers moteurs au passage à l'action individuelle.