Visite de 70.8: un musée pour l'océan

Pourquoi ce titre ? Car l’océan couvre 70,8 % de la surface de notre planète. Le musée se trouve dans les Ateliers des Capucins.


On peut y accéder par téléphérique et c’est ce que j’ai fait, ce qui offre une belle vue sur Brest.

Le lieu est chargé d’histoire et très bien réhabilité mêlant patrimoine historique et modernité. C’est une véritable cathédrale industrielle avec 300 ans de transformations. A une époque il s’agissait d’ateliers de construction navale. Des machines outils ont d’ailleurs été laissées sur place rappelant son passé industriel. Des entreprises, startups, structures... se sont installées telles que la French Tech, We are Minds (un espace de coworking) mais aussi un cinéma, une salle d’escalade...Les enfants s’amusent à faire du vélo, du skate ou du roller dans ce lieu ce qui le rend vivant malgré le fait qu’on soit dimanche, jour de grande braderie dans toutes les rues de Brest et avec du beau temps !


L’entrée extérieure du musée 70,8 est assez majestueuse puisqu’un canot d’empereur est installé juste devant, à l’intérieur même des Ateliers des Capucins.

70,8 est un musée scientifique unique et j’ai adoré ! Il aborde des sujets que je n’avais pas encore vu lors de mes visites précédentes dans les différents musées parcourus pendant mon roadtrip : les biotechnologies marines, l’exploration des grands fonds, les énergies marines renouvelables (déjà vues à plusieurs reprises mais abordées différemment), les routes maritimes, l’observation des océans par les satellites, les navires du futurs...


J’ai particulièrement aimé l’espace consacré aux biotechnologies marines. Je trouve ça passionnant. On apprend comment les êtres vivants marins nous soignent : ils sont à l’origine par exemple de traitement anticancéreux, d’un antidouleur 1000 fois plus puissant que la morphine et même d’une hémoglobine universelle (grâce à un ver marin) ! On se rend également compte que les molécules des algues sont utilisées par les industriels de l’agro-alimentaire pour épaissir leurs préparations par exemple. Ce sont des additifs alimentaires issus de molécules d’algues. Une approche originale propose aux visiteurs de découvrir la cuisine moléculaire du chef étoilé Thierry Marx. Avec l’aide d’un chercheur il parvient à créer des emballages alimentaires issus des algues ! Incroyable, il présente ce qui sera peut-être la canette du futur 100 % biodégradable.



Une partie est également consacrée aux propriétés des molécules du monde marin qu’on retrouve dans les cosmétiques.


Ce musée est à la fois fascinant et parfois inquiétant car il expose tous les potentiels de l’océan et en trame de fond je vois toutes les dérives possibles. Par exemple lorsque des panneaux évoquent l’exploration des grands fonds. Il y a un côté fascinant d’aller explorer l’inconnu mais d’un autre côté on apprend qu’on y trouve des minerais rares et précieux qu’on utilise notamment pour la fabrication de nos smartphones...Ce n’est pas totalement pour la beauté de la découverte scientifique que l’humain déploie des merveilles d’ingéniosité pour aller explorer les abysses, c’est aussi (et surtout?) par intérêt financier...C’est quelque chose que j’ai ressenti tout au long de ma visite et des différents pôles thématiques parcourus : l’Homme est génial, l’océan est incroyable et pourrait nous aider dans de nombreux domaines mais l’Homme est capable de détruire l’océan pour aller récupérer un caillou qui vaut beaucoup d’argent par exemple... Ca me fait penser au film "Don't look up".


Remarque: une maquette du bateau de l'IFREMER le "pourquoi pas" était exposée dans le musée. J'ai eu la chance de le voir en vrai amarré dans le port de Brest!