Visite de l'aquarium Océanopolis de Brest. Plusieurs pôles thématiques: tropiques, polaire, sentier des loutres et Bretagne.


Le très gros plus: la visite de l'OcéanLab, un laboratoire de recherches scientifiques implanté dans les locaux de l'aquarium. C'est unique au monde: des chercheurs de LEMAR, l'Institut Universitaire Européen de la Mer (IUEM) et l'Université de Bretagne, sont en résidence dans les locaux d'Océanopolis. Les projets scientifiques durent 1 an. Cette année il s'agit d'étudier les conséquences du changement climatique, de l'acidification des océans et du plastique sur des huîtres plates. 4 aquariums: 1 aquarium témoin avec l'eau de la rade de Brest directement pompée, 1 aquarium dans lequel on injecte des microplastiques et on laisse se dégrader des plastiques dans l'eau, 1 aquarium dans lequel on augmente la température et le PH pour rendre l'eau plus acide, 1 aquarium qui subit toutes les contraintes: eau plus chaude, plus acide et contenant des microplastiques.

Les scientifiques observent les conséquences sur les huîtres dans chacun des aquariums (sur la croissance, la mortalité, la reproduction, le degré de polluants internes...). Ils réalisent des analyses sur les huîtres pour observer s'il y a des différences sur un temps relativement long (1 an). Pourquoi les huîtres? Car ce sont des organismes filtreurs assez simples à étudier en laboratoire. Le phytoplancton est produit dans ce même laboratoire pour nourrir les huîtres (2 espèces de phytoplanctons différentes).


L'année prochaine une autre équipe de chercheurs réalisera d'autres expériences en lien avec le milieu marin.


La visite a débuté par les explications d'un médiateur scientifique. Il a notamment expliqué l'effet de serre. J'ai aimé sa comparaison avec un micro-ondes. On donne très souvent l'exemple de la serre de jardin pour expliquer ce phénomène mais selon lui on pourrait plutôt donner l'exemple du micro-ondes: des molécules qui s'agitent et entraînent un réchauffement. J'ai appris que l'acidification des océans était problématique pour les coccolithes (à l'origine des falaises d'Etretat) ainsi que pour les poulpes qui disposent d'un bec chitineux.

Puis Ika, une chercheuse de LEMAR, a pris le relais pour les explications sur son travail au quotidien et les observations déjà réalisées depuis le début du projet.


J'aime beaucoup cette rencontre rendue possible entre des chercheurs et le grand public. Très bonne initiative.


L'aquarium propose également des résidences d'artistes. Des capsules audio étaient réalisées par ces artistes et étaient proposées aux visiteurs. J'aime également beaucoup cette pluridisciplinarité: les artistes ont également la parole sur leurs ressentis sur le milieu marin. Très intéressant.


J'ai passé ma journée dans cet aquarium! Le bien être animal semble être une préoccupation d'Océanopolis et ce dernier joue bien son rôle d'émerveillement des visiteurs. J'ai observé à plusieurs reprises des enfants mais aussi des adultes s'émerveiller devant certaines espèces.

L'aquarium met en place certaines démarches pour limiter son impact sur l'environnement:

  • il réalise des bouturages de coraux afin de ne pas avoir à prélever dans la nature,
  • l'eau des aquariums est pompée dans la baie de Brest mais elle est aussi rejetée dans le milieu. Avant cela l'eau est nettoyée des différents déchets des êtres vivants et la température est rétablie à la température naturelle de la baie de Brest. L'aquarium dispose de bassins tropicaux (eau chaude) et polaires (eau froide) donc l'eau est refroidie ou réchauffée à la bonne température locale avant d'être rejetée dans la nature.
  • il dispose d'un laboratoire "planctonique": il élève du zooplancton pour alimenter ses aquariums.

J'ai découvert le mimétisme social: lorsque les poissons nagent en banc serré par exemple il n'est pas facile de repérer un individu en particulier.

J'ai découvert aussi l'incroyable stratégie du poisson comète; le roi de l'illusion. A l'approche d'un prédateur, il se précipite la tête la première dans son abri en laissant dépasser la moitié arrière de son corps qui ressemble à la tête de la murène perlée redoutable prédateur. Stratégie très efficace. Les ocelles (points noirs ressemblant à un œil sur certains poissons ) sont également des stratégies très efficaces.

L'info surprenante: les poissons polaires produisent des protéines "antigel" qui bloquent la formation de gel dans le sang.


La photo absurde: une piste d'avion construite sur un récif coralien...Quand on sait que ces récifs sont très fragiles et essentiels.


Vu dans la boutique: la BD "Algues vertes: l'histoire interdite", ouvrage recommandé par le fondateur de Paradoxal Surfboard dans un podcast de Surfrider.


Vu: un panneau présentant le programme de science participative "Espions des grands fonds". J'avais déjà entendu parlé de ce programme permettant d'aider les chercheurs de l'Ifremer à analyser les données le long des dorsales océaniques.

J'ai également appris que les scientifiques utilisent une méthode permettant d'identifier les espèces présentes dans un milieu simplement en prélevant de l'eau de mer et en analysant les ADN présents dans l'échantillon.


Je remarque que mes visites dans les différents aquariums ne se ressemblent pas vraiment. Chaque aquarium décide de développer un thème en particulier ce qui les rend complémentaires. Des thèmes récurrents reviennent mais ils développent tous des spécificités.


Remarque: la présence d'un panneau "Avaloirs: ici commence l'océan". Des macarons devant les avaloirs dans les villes mentionnent cette phrase "ici commence l'océan" afin de sensibiliser le citoyen que tout se retrouve dans les mers et océans et donc que les avaloirs ne sont pas des poubelles!


Idée: en lisant un panneau sur le massacre des requins pour leur cuir je me suis rappelée qu'il est effectivement possible de faire du cuir marin avec de la peau de poissons. Un déchet qui peut se revaloriser. A creuser....