Atelier pour découvrir le plancton et comprendre son importance dans la chaîne alimentaire, organisé par le musée de la pêche et en partenariat avec l'association Cap vers la nature.

L'atelier a débuté par une pêche au plancton. A l'aide d'une épuisette fabriquée maison nous avons collecté des échantillons à quelques pas du musée de la pêche. Les épuisettes sont fabriquées avec une tige en bois sur laquelle est accrochée un filet aux mailles très fines (il s'agit de nylon d'un diamètre de 80 microns) en forme d'entonnoir et au bout est accrochée une bouteille. L'association Cap vers la nature a choisi une bouteille en verre afin de limiter le plastique. On plonge le filet dans l'eau, on remplit la bouteille et on fait des vas et viens (en forme de 8) pour collecter un maximum de plancton.

Une fois la collecte effectuée nous avons observé le plancton au microscope. La première étape a été de concentrer le plancton en le faisant passer dans un autre filtre du même diamètre puis de récupérer à l'aide d'une pipette une goutte d'eau avec le plancton concentré, la poser sur une lame de verre et observer au microscope.

Le microscope à disposition était muni d'un appareil photo et surtout était relié à un vidéoprojecteur ce qui permettait à tout le monde de bien voir le plancton sur grand écran.

Les espèces observées: chaetoceros, oikopleura, larve de copépode, copépode adulte, méduse, halosphaera.

Remarque: nous avons aussi observé malheureusement des fibres textiles dans les échantillons collectés. Ce type de déchets est très courant. Ces fibres proviennent en général des textiles lavés en machine à laver. Les stations d'épuration en laisse s'échapper car elles sont très petites et on les retrouve en grande quantité dans les mers et océans. J'avais également fait ce constat lors de mon éco volontariat avec Expédition Med.


Nous avons ensuite réalisé un jeu simple de cycle de vie de certains êtres vivants telle que la moule ou la sardine.

L'atelier s'est poursuivit avec une personne du musée de la pêche qui nous a expliqué la pêche à la sardine à travers des maquettes et la visite du chalutier que j'avais déjà visité la veille. J'ai appris que les sardines sont aujourd'hui moins grandes qu'autrefois. La raison? Selon la guide la qualité du phytoplancton qui est de moins en moins bonne ce qui réduirait la taille des poissons. A creuser.


J'ai aimé observé le plancton au microscope et découvrir ces êtres vivants assez incroyables. Il existe du zooplancton temporaire (les larves sont du zooplancton mais arrivés à l'âge adulte les êtres vivants ne sont plus considérés comme du plancton) et permanent (exemple: méduse).

J'ai appris qu'il existe des planctons toxiques. C'est le cas de pseudo nitzschia et dinophysis. Les bivalves sont des organismes filtreurs qui peuvent donc ingérer ces plantons toxiques et c'est la raison pour laquelle on vérifie régulièrement la qualité de l'eau et que des arrêtés d'interdiction de consommation sont réalisés lorsque les analyses révèlent des concentrations importantes de plancton toxique (ou de pollution). J'ai également appris que la balane (observée dans l'étang de Thau) est l'un des seuls crustacés fixés.


J'ai moins aimé: la position du musée de la pêche et même de l'animatrice nature de Cap vers la nature au sujet de la pêche au chalut de fond. On sait que cette pêche ravage les fonds marins et le discours de la guide du musée de la pêche est qu'il y a plusieurs versions à ce sujet. Elle nous donne en exemple une conversion qu'elle aurait eue avec une chercheuse de l'IFREMER qui lui aurait dit que la pêche au chalut de fond ne serait pas néfaste pour les écosystèmes marins, au contraire ça permettrait de l'aérer un peu comme on laboure la terre d'un champ...Ce discours m'a profondément choqué quand on connaît un peu le milieu marin. L'animatrice nature a rajouté que selon elle ce n'était pas si dramatique parce que dans certaines zones les pêcheurs ont tellement réalisé de chalutage de fond qu'il n'y a de toute façon plus rien à détruire.... Bref une position à laquelle je n'adhère pas du tout.


Je me suis rendue compte que l'animatrice nature n'était pas une spécialiste et c'est normal! C'était également tout le problème des Petits Débrouillards. Un animateur nature et/ou scientifique est un généraliste. Il sera capable d'expliquer des grands principes mais dès qu'il a des questions un peu plus pointues il n'est pas capable de répondre. C'était le cas de notre animatrice, ce qui fait à mon sens un peu amateur et non professionnel. Je préfère une personne très pointue dans un domaine et qui est capable de l'expliquer simplement au grand public.